En ce 11 mai, Pierre Perret a certainement fredonné :
« Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux, regardez-les s’envoler c’est beau, les enfants si vous voyez, des p’tits oiseaux prisonniers, ouvrez-leur la porte vers la liberté ».

Et Jacques Dutronc lui a probablement répondu, après 54 jours de confinement, que la porte de la cage s’entre ouvre et dévoile la semi-liberté, que la place Blanche a mauvaise mine, ……, les journaux sont imprimés, les ouvriers sont déprimés, les gens se lèvent, ils sont brimés mais malheureusement les cafés restés fermés.

Jamais dans l’histoire de l’humanité un évènement n’avait pu arrêter les usines et les emplois de la planète d’un seul coup aussi brutalement. Quelles en seront les conséquences ?

Nous ne pouvons le prédire mais il y en aura !

Le mois de mai verra un lent redémarrage de la vie sociale et économique. Si l’on peut espérer que le Covid-19 disparaisse progressivement avec l’été et l’action du soleil, rien ne peut dire qu’il ne reviendra pas en octobre.

Il serait faux de dire que la vie reprendra normalement. Chacun porte en lui une angoisse plus ou affirmée, alimentée quotidiennement par la publication de la nécrologie de nos hôpitaux et de nos EPHAD. Le virus circule toujours mais toutes les professions manuelles ne peuvent faire autrement que se rendre sur « le champ de bataille du labeur » la peur au ventre.

La peur ! mais aussi, pour un grand nombre avec l’immense satisfaction d’avoir été, chacun à son niveau, un combattant actif du Covid-19 dont les troupes d’avant-garde que constitue le corps des soignants a fait plus que son devoir allant jusqu’au sacrifice ultime pour sauver une population Séquano-Dionysienne surement la plus durement touchée au niveau national par l’incessante mobilité laborieuse de nos habitants qui n’ont pu se confiner.

Parallèlement, à ce triste constat vous avez été à la hauteur de la solidarité, vous, adhérents (es) de Plaine Commune Promotion. Par mail,Thierry de Segonzac, président de TSF, m’écrivait :

Nos entreprises du territoire sont fidèles à nos ancêtres :

– Le 6 septembre 1914, les Taxis parisiens projetèrent en un éclair notre infanterie sur le front de la Marne …
– Le 21 mai 1940, tous les rafiots disponibles des ports anglais sauvèrent de Dunkerque et ses 330.000 hommes encerclés…
– Le 7 mai 2020, douze entreprises et leur parc véhicule de notre chère « Plaine Commune » se sont mobilisées en une matinée pour créer un cordon sanitaire. Nous avions besoin de deux camions, nous avons trouvé 12 semi-remorques. Ainsi, nous avons pu ramener de Gonesse et Crépy-en-Valois, 2 palettes de biberons et 28 palettes de petits pots « bébé » pour les nourrissons des mamans atteintes du Coronavirus à l’Hôpital Delafontaine de Saint-Denis à la demande de l’association « femmes-covid-19 ».

Merci donc à ceux et celles qui se sont mobilisés, aux diffuseurs d’alertes et transporteurs :

Mme la Préfète à l’égalité des chances de la Seine-Saint-Denis, les sociétés ENTRA, Dubrac TP, Delivery Eat, Colissimo, les Fermes de Gally, la concession MERCEDES, la direction interdépartementale de l’Hébergement et du logement, la Direction régionale des infrastructures et des routes, les transports Verrier, TSF et Free Driver ainsi qu’aux chauffeurs salariés volontaires pour conduire gratuitement les camions.

Au tout début de la crise, rappelez-vous pas de masques, pas de gel. Nos hôpitaux et cliniques étaient au bord de l’asphyxie et de la détresse sanitaire, un seul appel aux dons et vous avez fouillé, cherché, fabriqué et donné pour l’ARS, nos Hôpitaux, cliniques, sapeurs-pompiers puis plus tard pour nos TPE indépendantes et de la MIEL, artisans et auto entrepreneurs :

Afnor, 10.000 masques
Générali, 10.000 masques
Le Conseil Régional, 10.000 masques
La Chambre de commerce, 10.000 masques
Décathlon Stade de France, 100 masques de plongée adaptables à la réanimation
Bacardi Martini, 550 bouteilles de 350 ml de liquide hydroalcoolique
Archives nationales, 6.400 masques FFP2 et FFP3
Archives nationales, 12.8000 paires de gants en Nitrile
La société Eurasia, 5.000 masques
IUT de Saint-Denis , a mis en route et a coordonné la fabrication de visières en imprimantes 3D en partenariat avec Delta Print
La Chambre de Métiers, 700 masques, 8 litres de gel hydroalcooliques, 10 blouses, 4 boîtes de gants, 1 boîte de charlottes
La CPME 93, 150 aux entreprises urgentistes puis 2.500 masques sur le territoire
Plaine Commune, pour la mise à disposition de ses locaux et son personnel

Bravo et encore bravo car vos actions majoritairement produites en début de crise ont été miraculeuses pour nos soignants. Alors oui, la vie va reprendre. Certains disent que c’est un nouveau monde ! Le monde d’après ! Peut-être ….

En attendant et avant de le construire, nous devons tout de suite avoir une action vigoureuse et de service public pour contrer la faiblesse de notre réseau numérique et de ses zones blanches mise en lumière quand on a voulu avoir par Internet une continuité économique, sociale et scolaire pendant le confinement.

Enfin, je vous livre un extrait de la tribune publiée dans le JDD du 25/04/2020 par le Président Patrick Braouezec :

Et les JOP dans tout cela ? Nous avons engagé notre territoire dans l’aventure des JOP car, au-delà de la fête des deux fois 15 jours que représente l’accueil des compétitions olympiques, les Jeux laissent un héritage aux habitants du territoire. La pandémie du COVID 19 est venue cruellement rappeler les carences d’investissements publics dans notre département.
Les Jeux peuvent contribuer au rattrapage indispensable auxquels les habitants de notre département ont droit. C’est pour cette raison que nous avons défendu l’idée d’un Village des Athlètes conçu comme un vrai quartier de ville, avec des logements accessibles à tous, mais aussi des équipements publics et des lieux d’activités. A ce titre, les chantiers liés aux JO sont tout aussi prioritaires que les autres chantiers. Ni plus ni moins que les autres.
Mais pour que les retombées de cet événement soient réellement positives pour les habitants, nous avons défendu l’exigence d’un héritage exemplaire, en termes écologique, énergétique, social et sociétal. Or, la crise sanitaire, et avec elle le confinement, vient bousculer tous les calendriers : électoraux, scolaires, économiques. La suspension des chantiers pendant plusieurs semaines tend encore un peu plus les calendriers de la réalisation des équipements olympiques.
Si le bien fondé du projet en tant qu’héritage nécessaire pour la population n’est pas remis en cause par la crise, l’incertitude que celle-ci fait peser sur la date de reprise des chantiers nous laisse à penser que les engagements que nous avions pris collectivement pourraient ne pas être tenus : l’urgence ne rime jamais avec l’exemplarité. Et l’on ne connait que trop bien les effets d’une telle pression : droit et réglementation du travail malmenés, concertation bâclée, retombées économiques locales et dispositifs écologiques sacrifiés.
Notre engagement dans l’immense aventure des JOP a été conditionné par ces exigences. A l’heure où la crise sanitaire révèle encore un peu plus les inégalités dont souffre notre département, il n’est pas envisageable que nous renoncions à l’ambition d’exemplarité qui nous a animée, tant dans la préparation des Jeux que dans leur héritage. »

Francis Dubrac

Président

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